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Les Gradins 

  • Photo du rédacteurLES GRADINS

SENEGAL: UN LION AFFAIBLI RESTE UN LION


Sûr de son titre de champion d’Afrique, le Sénégal semble toujours surfer sur cette vague victorieuse et écrase tout sur son passage. Après avoir conquis le sacre continental tant attendu et faire un sans-faute dans la poule H lors éliminatoires de la coupe du monde, les Lions de la Teranga se sont offerts une deuxième qualification consécutive historique au dépens de l’Egypte. En effet, un mois après la finale de la CAN 2021, les nouveaux champions d’Afrique croisent à nouveau sur leur chemin les pharaons pour cette fois-ci une place qualificative à la Coupe du Monde. Vindicatifs, les Égyptiens avaient toujours à travers la gorge cette finale perdue au Stade d'Olembe de Yaoundé et avaient à cœur de priver le Sénégal d’une qualification au mondial qatarien. Pour l’acte 1 des barrages, dans un stade International du Caire plein à craquer et des grands jours comme à l’accoutumé, la bande à Salah s’est défaite du Sénégal, un but à zéro sur un but contre son camp de Saliou Ciss. Ainsi, grâce à cette victoire, les vices champions d’Afrique ont pris une option pour la qualification. Mais la route pour Doha devait passer par Dakar, et on sait que le lion est plus dangereux quand il est blessé. Pour le premier match officiel disputé dans le magnifique stade Abdoulaye-Wade, les Sénégalais avaient pour l’occasion transformé ce bijou en un véritable enfer pour le match retour. Face à un public acquis à leur cause, les Sénégalais n’avaient eu besoin que de neuf petites minutes pour refaire leur retard grâce à une réalisation de Boulaye Dia. Après une première mi-temps plus que maitrisée, les poulains d’Aliou Cissé, ont progressivement levé le pied par peur de prendre un but qui les condamnerait à marquer par deux fois à cause du but à l’extérieur. Les prolongations devenaient au fil du match inévitables et celles-ci verront d’ailleurs El- Shenawy sortir le grand jeu pour repousser trois grosses occasions sénégalaises et amener les siens à la séance fatidique des tirs au but. Comme lors de la CAN, sénégalais et égyptiens devront se départager au penalty. Après deux ratés de chaque côté au début de la séance, le Sénégal comme à Yaoundé prendra le dessus sur son adversaire du jour grâce une nouvelle fois au penalty victorieux de Sadio Mané qui envoie le Sénégal au Qatar.

Première nation africaine, le Sénégal fait figure d’outsider dans ce mondial. Espoir d’un tout un continent, les champions d’Afrique ont un statut à défendre « "Bien sûr qu'il y a de l'attente. Les gens savent qu'on a un groupe de qualité et qu'on a gagné la première CAN du Sénégal. Ils attendent maintenant qu'on soit au rendez-vous devant le monde entier. On a un objectif en tête. Je ne vais pas vous le dire mais c'est ambitieux, très ambitieux. On a des top joueurs, qui sont dans des grands clubs. Donc pourquoi ne pas rêver comme la France, l'Espagne ? On ne se met pas en-dessous de ceux-là. Le monde voit de quoi on est capables et on arrive pour montrer que le Sénégal peut rêver aussi haut que toutes les nations." A affirmé Pape Gueye. Sûre de sa force, cette équipe a depuis la CAN 2017 franchi un palier avec à sa tête un Aliou Cissé qui partait de loin et qui avait tout à prouver. Souvent critiqué et parfois à raison, l’ancien capitaine des lions a réussi à bâtir une équipe redoutable qui brille désormais de par sa constance. Outre son titre champion d’Afrique en titre, le Sénégal est la sélection du continent africain la plus régulière ces dernières années, en atteste, elle n’a perdu qu’un seul de ses 24 derniers matchs, pour un bilan 18 victoires et 5 nuls. Cette régularité, les lions la doivent en partie à leur solidité défensive. En effet, Depuis plus de deux ans, un constat s’impose, les protégés d’Aliou Cissé sont une équipe difficile à manœuvrer avec une défense de fer. Avec une charnière centrale composée de Koulibaly et Abdou Diallo, le Sénégal n’a rien à envier aux grandes nations dans ce secteur. Mais la défense sénégalaise, c’est aussi l’infranchissable Edouard Mendy dans les cages, qui est l’un des meilleurs gardiens du monde, si ce n’est le meilleur. Cette assise défensive est également due à la présence de l’indéboulonnable Nampalys Mendy, l’homme à tout faire de ce milieu. Il est le régulateur, celui qui maintient l’équilibre de cette équipe.

Cependant, quand on parle du Sénégal, on fait souvent allusion à son armada offensive et surtout à ses virevoltants ailiers. En effet, une des principales forces de cette équipe réside dans l’apport considérable de ses hommes de couloirs à savoir Sadio Mané, Ismaila Sarr, Krepin Diatta, Youssouf Sabaly, Saliou Ciss, Bouna Sarr entre autres. Explosifs, détonateurs avec cette capacité facile d’éliminer les adversaires et de répliquer dans l’axe, les flancs sont l’une des clés du succès du Sénégal.

Libérée du poids d’un palmarès vierge, cette équipe dégage désormais beaucoup de sérénité depuis quelques mois et cela se ressent dans le jeu. A cet effet, on note d’énorme progrès dans l’animation offensive avec des actions mieux élaborées, même si elle reste à peaufiner. En outre, malgré sa constance jamais égalée et sa solidité défensive irréfutable , le Sénégal traine certaines lacunes.


Même si ses qualités indéniables, le Sénégal a posé ses valises au pays des Al Thani néanmoins avec quelques réglages à faire. En effet, malgré son poids offensif et sa démonstration collective apparente, les coéquipiers de Koulibaly jouent souvent comme une équipe coupée en deux ce qui oblige la plus part du temps les défenseurs à privilégier le jeu long au profit du jeu court, car la liaison entre le milieu et l’attaque est presque inexistante pour ne pas dire nulle. Pour remédier à ce problème, le Coach Cissé essaie d’apporter une solution avec les récentes titularisations de Pape Matar Sarr pour faire le lien entre les deux zones. Eliminé lors de la récente édition pour un carton de plus, le Sénégal est vu comme une équipe avec du vécu, de l’expérience. Mais si on regarde de près la liste des 26 sélectionnés, seuls 6 (Koulibaly, Sabaly, Kouyaté, Alfred Gomis, Ismaila Sarr, Gana Gueye) étaient de la dernière coupe du monde en Russie en d’autres termes, plus des ¾ de l’effectif vont découvrir la compétition pour la première fois. Une donnée non négligeable, si on sait que le haut niveau se joue parfois sur des détails et le Sénégal est bien placé pour le savoir.


Les détails, la blessure de Sadio en est plus qu’un. Sorti contre le Hambourg après une alerte au genou, la star sénégalaise est déclarée forfait pour la coupe du monde. Un coup dur pour les Lions de la Teranga. Indispensable en attaque, la sélection sénégalaise a perdu son premier atout offensif . En effet, comme toutes les sélections, le Sénégal est fortement dépendant de son attaquant vedette, souvent décisif, capable à lui seul de faire basculer une rencontre surtout quand l’équipe est en manque d’inspiration. L’attaquant bavarois laissera sans aucun doute un grand vide dans la tanière. Cependant, comment le groupe va-t-il réagir face à cette absence de taille ? voilà la grosse interrogation coté sénégalais, mais elle n’est pas la seule. Comment vont -ils gérer cette pression ? un autre point qui reste toujours en suspense, car les hommes de Aliou portent l’espoir de tout un continent et tous les yeux sont rivés sur eux.

Bien qu’affaibli, le champion d’Afrique en titre a les moyens de passer au tour suivant. Et s’il y a une équipe africaine capable d’aller loin de cette compétition en toute objectivité, c’est bien le Sénégal. Désormais, c’est à lui de le prouver, car un match de football ne se gagne pas sur le papier, mais sur le terrain.

Voici la liste complète du Sénégal


Gardiens : Edouard Mendy, Alfred Gomis, Seny Dieng.

Défenseurs : Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Youssouf Sabaly, Fode Ballo Toure, Pape Abou Cissé, Ismail Jakobs, Formose Mendy, Moussa Ndiaye.

Milieux de terrain : Gana Gueye, Cheikou Kouyaté, Nampalys Mendy, Krepin Diatta, Pape Gueye, Pape Matar Sarr, Pathe Ciss, Moustapha Name, Loum Ndiaye.


Attaquants : Ismaïla Sarr, Boulaye Dia, Bamba Dieng, Famara Diedhiou, Nicolas Jackson, Iliman Ndiaye.


Black Faraci


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